L'arthrose
- avelinosteo
- 27 avr. 2022
- 6 min de lecture
L'arthrose ou ostéoarthrite, est une affection chronique qui se manifeste par des douleurs persistantes aux articulations causées par l’usure anormale du cartilage et de l’ensemble de l’articulation. Les articulations les plus fréquemment touchées sont le genou, la hanche et celles de la colonne vertébrale. Cependant, les autres articulations, comme l’épaule, la cheville et le poignet, peuvent aussi être atteintes. L’arthrose des doigts (arthrose digitale) est également très fréquente, surtout chez les femmes.

Prévalence
L’arthrose atteint 10 % de la population en moyenne, aussi bien les hommes que les femmes. Après l’âge de 55 ans, les femmes sont toutefois davantage touchées.
La prévalence de l’arthrose augmente avec l’âge. À 70 ans, la majorité des gens souffrent d’arthrose à une ou plusieurs articulations.
Causes
Les causes de l’arthrose sont multiples. Les facteurs mécaniques sont au premier plan, associés à des facteurs génétiques, à un processus d’inflammation, etc.
L’arthrose est une maladie se traduisant par une dégénérescence anormale des cartilages. En effet, l’usure d’une articulation avec l’âge ne devrait pas causer d’arthrose.
Les mouvements répétitifs et les microtraumatismes répétés à une articulation peuvent toutefois provoquer une usure anormale conduisant à l’arthrose. L’excès de poids et le manque d'activité physique sont 2 autres facteurs importants.
Que se passe-t-il quand l’arthrose apparaît ?
En cas d’arthrose, le cartilage s’use progressivement et perd ses qualités d'origine, c'est-à-dire sa souplesse et son élasticité.
Cependant, on sait aujourd’hui que l’ensemble de l’articulation est touché en cas d’arthrose : en plus du cartilage, les ligaments, l’os, les muscles et le liquide synovial sont altérés. Ainsi, on observe une perte de qualité du liquide synovial, qui, normalement, lubrifie l’articulation.
On pense que l’arthrose serait le résultat d’un déséquilibre des mécanismes continuels de dégradation et de reconstruction du cartilage. Au début de la maladie, il n’y a pas de signe d’inflammation. Avec le temps, l’inflammation peut apparaître. L’inflammation se voit plus rarement dans les cas d’arthrose que dans d’autres formes d’arthrite.
Les articulations touchées et l’intensité des douleurs varient d’une personne à l’autre.
Des douleurs dans l’articulation atteinte principalement lorsqu’elle est mobilisée (par exemple douleurs au genou en descendant les escaliers). C’est ce qu’on appelle une douleur de type mécanique.
Une sensibilité de l’articulation lorsqu’on applique une légère pression.
Une raideur de l'articulation, surtout au réveil ou après une période d'immobilité. La raideur matinale dure moins de 30 minutes.
Une perte progressive de flexibilité dans l’articulation.
Une sensation d’inconfort dans l'articulation à la suite de changements de température.
Des « craquements », surtout en cas d’arthrose du genou.
L’apparition progressive de petites excroissances osseuses (ostéophytes) à l’articulation.
Plus rarement, de l’inflammation (rougeur, douleur et gonflement de l’articulation).
Les personnes dont les articulations sont dans un mauvais axe. C’est le cas, par exemple, des personnes qui ont les genoux tournés vers l’intérieur ou l’extérieur (genu valgum ou varum);
Les personnes ayant une prédisposition héréditaire.
Les facteurs de risque
L’âge
L’obésité
Les mouvements répétitifs occasionnés par le travail ou un sport, qui causent avec le temps des lésions aux articulations.
La pratique intensive de certains sports (rugby, soccer, tennis...).
Les traumatismes articulaires (entorses, fractures, luxations).
Un manque d’activité physique, ce qui diminue le tonus musculaire, réduit l’apport sanguin aux muscles et entraîne donc une mauvaise oxygénation du cartilage. La pratique d’un sport de manière régulière renforce vos articulations !
Le port de talons hauts (pour l'arthrose du genou).
Maintenir un poids santé
En cas de poids excédentaire, il est fortement recommandé de perdre du poids et de maintenir un poids santé. Le lien causal entre l'obésité et l'arthrose du genou est bien démontré.
L’excès de poids exerce une contrainte mécanique très forte sur l’articulation, ce qui l’use prématurément. Il a été déterminé que chaque tranche de 8 kg au-delà du poids santé durant la vingtaine accroît de 70 % le risque de souffrir plus tard d’arthrose du genou. L’obésité augmente également le risque d’arthrose des doigts mais les mécanismes en jeu ne sont pas encore bien expliqués.
Pratiquer une activité physique régulière

C’est la clé de voûte pour la prévention de l’arthrose et d’une santé optimal. Cette activité doit cependant être adapté à la capacité de chacun.
La pratique d’une activité physique régulière permet de maintenir une bonne santé générale, d’assurer une bonne oxygénation des articulations et de renforcer les muscles. Des muscles solides permettent de protéger les articulations, en particulier le genou et donc de limiter le risque d’arthrose et ses symptômes.
Traitement
Il n’existe pas de traitement curatif pour le moment. De plus, on ne connaît aucun traitement qui permette de retarder la destruction du cartilage. Il existe toutefois des solutions médicamenteuses et non médicamenteuses qui visent à soulager la douleur et la raideur des articulations touchées. Elles varient selon l’intensité des symptômes.
Traitements non médicamenteux
Les dernières recommandations internationales insistent sur l’importance des mesures non pharmacologiques pour traiter l’arthrose, en particulier lorsqu’elle touche le genou ou la hanche.
Pratique régulière d’exercices physiques, de 15 à 30 minutes, au moins 3 fois par semaine; marche, natation, aérobie, renforcement musculaire adapté, etc. L’intensité des exercices peut être adaptée aux variations de l’intensité de la douleur.
Perte de poids en cas d’obésité ou d’embonpoint. Perdre de 5 % à 10% de son poids permet parfois d’éliminer les douleurs en cas d’arthrose du genou, en allégeant la charge pesant sur l’articulation.
Physiothérapie si nécessaire.
Adaptation de l’environnement professionnel si le travail cause des traumatismes articulaires à l’origine de l’arthrose.
Lorsqu’elles ne suffisent pas, ces mesures peuvent être complétées par la prise de médicaments pour soulager les douleurs. Dans les cas plus graves, le médecin propose parfois une chirurgie.
La chirurgie
La chirurgie n’est utilisé qu’en dernier recours quand les traitements précédents n’améliorent pas la clinique et les symptômes et que la gêne fonctionnelle est trop importante. C’est d’ailleurs, je trouve, une très bonne solution quand cela est nécessaire.
J’ai d’ailleurs pris en charge de nombreux patients avec des prothèse de hanche et/ou de genou qui ce sont senti revivre après leur opération. Cependant, les prothèses n’ont qu’une durée de vie approximative d’environ 10 à 15 ans selon les matériaux utilisés. Il faut donc prévoir des opérations sous anesthésie général à chaque fois, ce qui n’est pas anodin chez les personnes âgées.

Médicaments analgésiques
Acétaminophène (Tylenol®, Tempra®) est l’anti douleur recommandé en premier lieu en cas d’arthrose. Ce médicament est fort efficace, surtout si l'arthrose est légère. Il est important de bien suivre le dosage recommandé par votre médecin, puisque de fortes doses peuvent endommager le foie.
Des analgésiques plus puissants peuvent être prescrits si les douleurs ne sont pas soulagées par l’acétaminophène ou par les autres médicaments (voir plus bas). Certains contiennent une combinaison d’acétaminophène et de codéine. Ils peuvent cependant engendrer des nausées, de la constipation et de la somnolence.
Médicaments anti-inflammatoires
Comme les autres analgésiques, ces médicaments n'agissent pas sur l'évolution de l'arthrose, mais sur ses symptômes. Étant donné leurs effets indésirables potentiels, on y a recours seulement lorsque l’acétaminophène à dose maximale (4 g/jour) ne parvient pas à soulager la douleur.
Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) classiques. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) peuvent aider à soulager la douleur et l’inflammation. La famille des AINS comprend l’ibuprofène (par exemple, Advil® et Motrin®), le kétoprofène (par exemple, Actron® et Orudis®) et le naproxène (par exemple, Anaprox® et Naproxen®). C
ertains s’obtiennent en vente libre et d’autres, plus puissants, sont délivrés sur ordonnance du médecin. Comme ils peuvent entraîner des effets digestifs potentiellement graves, on leur associe parfois des médicaments protecteurs de la paroi de l’estomac (IPP). Ils sont utilisés pendant la plus courte période possible, au besoin seulement. La consommation d’alcool est déconseillée durant le traitement.
Effets indésirables courants des AINS: des malaises gastro-intestinaux, comme des brûlures d’estomac, des ulcères ou des saignements digestifs parfois graves.
L’injection d’acide hyaluronique
En cas d’arthrose de la hanche ou du genou, des injections d’acide hyaluronique peuvent également soulager la douleur, avec un effet toutefois moins rapide que les injections de corticostéroïdes. On appelle aussi cette intervention « viscosuppléance », car l’acide hyaluronique est une sorte de gel qui permet de lubrifier l'articulation, de soulager la douleur et de procurer une meilleure mobilité. Cependant, les études menées jusqu’à présent indiquent que l’effet bénéfique de ce traitement est relativement peu important. Plusieurs études n’ont pas démontré un effet supérieur au placebo.
Glucosamine (pour ralentir l'évolution de la maladie)
La glucosamine joue un rôle important dans le maintien de l'intégrité du cartilage de toutes les articulations. L'organisme en produit naturellement. C’est un complément alimentaire que vous pouvez vous procurer dans votre pharmacie ou dans votre centre commercial.
Mes conseils
Modérez vos efforts physiques. Commencez un exercice ou un effort physique tranquillement et de manière sécuritaire pour éviter les blessures. Ne vous engagez pas dans des activités qui surpassent vos capacités.
Prenez soin de vos articulations. Après avoir fait une activité qui sollicite plus intensément une articulation, accordez-vous une pause. En cas de douleur importante, évitez de forcer sur l’articulation.
Évitez de rester immobile trop longtemps. Changez de position régulièrement afin de diminuer la raideur dans vos muscles et vos articulations.
Portez de bonnes chaussures. Si vous souffrez d'arthrose au genou ou à la hanche, portez des chaussures confortables avec de bonnes semelles qui amortissent les chocs et permettent une répartition adéquate du poids sur les pieds.
L’arthrose n’est pas une fin en soit. Une activité physique quelle qu’elle soit n’est absolument pas proscrite, bien au contraire.

Le secret c’est le mouvement ! La sédentarité est quant à elle un facteur d’aggravation contrairement à notre intuition.
Mieux vaut prévenir que guérir.
Portez vous bien, Bougez, et surtout prenez soin de vous. À bientôt !