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La sciatique

  • avelinosteo
  • 26 avr. 2022
  • 7 min de lecture

Dernière mise à jour : 27 avr. 2022

La névralgie sciatique, communément appelée sciatique, est une douleur vive ressentie le long du trajet du nerf sciatique.

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Situés à l’arrière de chacune des jambes, ce sont les nerfs les plus volumineux de l’organisme. Ils rejoignent la colonne vertébrale au bas du dos, à la hauteur des vertèbres lombaires et sacrées. La douleur atteint principalement la fesse et la cuisse, et s’étend (irradie) souvent jusqu’au pied. Le plus souvent, la douleur ne touche qu’un seul côté du corps.


Causes

La sciatique n’est pas une maladie en soi. Elle est le signe que le nerf sciatique est irrité/comprimé. La majorité des cas sont attribuables à une hernie discale, qui vient comprimer l’une ou l’autre des 5 racines du nerf sciatique.

Les symptômes varient légèrement, selon la racine atteinte. (La racine est la partie du nerf qui rejoint la moelle épinière à l’intérieur de la colonne vertébrale.)


La sciatique peut aussi être attribuable à l’un ou l’autre des facteurs suivants:

  • Canal lombaire étroit (sténose du canal vertébral). Un rétrécissement du canal (dans lequel sont insérés les nerfs) peut entraîner une compression des racines nerveuses dans la région des vertèbres lombaires, et une sciatique. Cela survient essentiellement chez des personnes âgées.


  • Syndrome du piriforme. Il est causé par l’inflammation d’un muscle du bassin appelé muscle piriforme (il a la forme d’une poire) ou pyramidal. Si ce muscle est contracté et enflé, il peut exercer une pression sur le nerf sciatique et l’irriter. Les athlètes et les personnes qui s’entraînent de façon inadéquate en sont plus sujets.


  • Traumatisme. Une chute, un accident de voiture ou toute autre situation qui porte atteinte à l’integrité de votre dos peut causer un dommage aux racines nerveuses.

  • De l’arthrose ou des métastases qui feraient pression sur le nerf sciatique peuvent causer des maux de dos et, plus rarement, une sciatique. Ces deux situations surviennent surtout chez des personnes âgées.

Schéma hernie discale:


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Évolution

Chez la majorité des personnes souffrant de névralgie sciatique, les symptômes se résorbent avant 4 semaines. Cependant, elle tend souvent à réapparaître si rien n’est fait pour la prévenir. La sciatique peut aussi être associée à un problème de lombalgie chronique.


Quand consulter?

Lorsque des symptômes s’apparentant à ceux d’une sciatique, il est préférable de consulter un médecin pour obtenir un diagnostic précis. S’il s’agit d’une sciatique et que les traitements ne parviennent pas à soulager la douleur ou que celle-ci s’amplifie, consultez un médecin de nouveau.

Consultez un médecin en urgence si :

  • La douleur au dos est intense au point d’être difficilement supportable;

  • Les symptômes de sciatique s’accompagnent d’incontinence urinaire ou fécale (ou au contraire, de rétention), d’impuissance, de perte de sensibilité dans la région du périnée et à l'intérieur des cuisses ou d’une difficulté à se tenir debout ou à monter un escalier;

  • En plus des symptômes de sciatique, une perte de poids rapide et inexpliquée.


Symptômes

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Une douleur intense déclenchée dans le bas du dos ou une fesse, qui irradie vers la cuisse, le mollet et le pied. La douleur peut survenir telle une décharge électrique, ou être légère, mais constante.

Elle est habituellement accentuée en position assise, à la toux et à l’effort, et soulagée en position couchée. La topographie de la douleur correspond à la racine nerveuse qui est touchée; trajet L4, L5 ou S1.

Des fourmillements, un engourdissement et une faiblesse musculaire dans certaines zones de la jambe et du pied atteints


Personnes à risque

Les personnes atteintes d’arthrose ou de certaines formes d’arthrite. Les femmes enceintes. Le poids du ventre, combiné à une sécrétion accrue d’une hormone qui assouplit les tissus, et à l’utérus qui peut faire compression sur le nerf sciatique, peut être à l’origine d’une sciatique.


Facteurs de risque

  • Pratiquer un sport ou un travail nécessitant de fréquemment lever de lourdes charges, de se courber ou de faire des torsions du tronc.

  • Rester plusieurs heures d’affilée en position assise.

  • Faire peu d’activité physique.

  • Avoir un excès de poids.

  • Avoir une mauvaise posture.

  • Avoir des muscles abdominaux faibles.

Mesures préventives

Faire régulièrement de l’exercice physique permet d’entretenir la souplesse et la force musculaire du dos et de l’abdomen. Les exercices doux, symétriques et faisant appel à des étirements sont à privilégier.

  • Notez que la marche ou la natation sont excellentes pour renforcer la musculature du bas du dos. Pour la pratique du vélo, s’assurer que le siège et le guidon sont convenablement ajustés.


  • Toujours faire quelques exercices d’échauffement avant de pratiquer une activité physique exigeante.


  • Si l'on doit rester assis durant de longues heures, s’accorder des périodes de repos pour se dégourdir et s’étirer, et changer de position. S’assurer d’avoir une chaise qui soutient bien le bas du dos.


  • Pour attraper quelque chose qui est derrière soi, ne pas faire de mouvements de torsion du tronc. Pivoter plutôt sur les pieds pour se retourner.


  • Pour dormir, choisir un matelas confortable et un oreiller qui ne crée pas un angle trop important au cou.


  • En cas de sciatique, il est préférable de rester actif, de façon modérée. Autrefois, il était recommandé de rester au lit. De nos jours, on sait que cela n’apporte aucun bienfait thérapeutique et qu’en demeurant actif, on favorise la guérison.


  • Cela dit, si la douleur est importante au point de devoir se reposer au lit, c’est bien de le faire, mais pas plus de 48 heures. Si la douleur n’est pas soulagée par le repos ou est insupportable, il vaut mieux consulter un médecin de nouveau.


Médicaments

Divers médicaments peuvent être utilisés pour soulager la douleur. Le premier conseillé est l’acétaminophène ou paracétamol (Tylénol®). Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) disponibles en vente libre possèdent aussi un effet antidouleur, en plus d’être anti-inflammatoires (par exemple, l’ibuprofène (Advil®, Motrin®).


D’ailleurs, leur utilité en cas de sciatique est mise en doute. En effet, la plupart du temps, l’inflammation n’est pas en cause. Cela dit, si un dosage adéquat d’acétaminophène ne soulage pas efficacement les douleurs, on peut opter pour des anti-inflammatoires non stéroïdiens et observer si le résultat est meilleur. S’informer des précautions et des contre-indications.

Si la douleur résiste à ces médicaments, des relaxants musculaires, des anti- inflammatoires non stéroïdiens à plus fortes doses ou des narcotiques prescrits par le médecin peuvent être employés.

On peut aussi avoir recours à des injections locales d’un mélange d’analgésiques et de corticostéroïdes. Il faut savoir que ces traitements offrent un soulagement à court terme, mais pas de bénéfice à long terme.


Activités physiques

Il est préférable de ne pas cesser les activités habituelles plus de 24 heures à 48 heures. Les études démontrent que les personnes qui demeurent actives récupèrent plus rapidement.


Rester actif aide à relâcher les tensions dans les muscles et préserve la masse musculaire. Si la douleur est importante, se reposer au lit durant 1 journée ou 2 est acceptable. Cependant, il faut reprendre des activités douces le plus rapidement possible, dès que la douleur devient tolérable, car cela favorise la guérison.

Lorsque la douleur est présente, on conseille de se limiter aux activités physiques du quotidien et à quelques exercices physiques légers, comme la marche. Ces activités douces n’aggraveront pas le problème. Au contraire, elles sont bénéfiques. L’exercice stimule la production d’endorphines, des hormones qui inhibent la transmission de messages de douleur.

Par la suite, l’intensité des exercices physiques peut progressivement être accrue. La natation, le vélo stationnaire ou d’autres exercices de faible impact sont généralement bénéfiques.


Chirurgie

Si les douleurs persistent plus de 3 mois malgré les traitements prodigués, la chirurgie peut être envisagée. Si la sciatique est reliée à une hernie discale, il faut savoir qu’une chirurgie est nécessaire dans moins de 5 % des cas. La chirurgie permettra d’enlever la pression qu’exerce le disque vertébral sur le nerf sciatique.

J’ai évalué plusieurs patients ayant des maux de dos et une sciatique. Après l’évaluation, habituellement sans examen de radiographie, je leur annonce qu’il n’y a rien de bien spécial à faire et que tout va rentrer dans l’ordre avec le temps. Beaucoup me regardent alors comme si j’avais perdu la tête. Difficile de croire que cette douleur intense va disparaître toute seule. En plus, qu’en est-il de cette recommandation d’éviter de se reposer trop longtemps?

Comme pour bien d’autres problèmes de santé, les pratiques médicales changent. Ce que l’on croyait vrai il y a quelques années ne l'est plus nécessairement. Par exemple, on sait maintenant que le repos prolongé au lit est néfaste et qu'il est inutile d'avoir recours trop rapidement à la chirurgie. Aussi, l'utilité des applications de froid et des médicaments anti-inflammatoires est remise en question. Le corps humain a une grande capacité d’autoguérison et, dans la grande majorité des cas, les hernies discales se résorbent avec le temps.


L’Ostéopathie

De nombreux articles scientifiques démontrent l’efficacité de l’ostéopathie à soulager les douleurs lombaires.

Cependant, très peu d’experts se sont penchés sur son efficacité à soulager la sciatique en particulier. Une étude a été effectuée auprès de 40 personnes souffrant de névralgie sciatique causée par une hernie discale.


L'ostéopathie s’est avérée plus efficace à court terme que le traitement médical de la hernie par chimionucléolyse et aussi efficace à moyen terme (12 mois).


Une sciatique, ça se guérit ?

Oui, sans intervention chirurgicale, 80 % des sciatiques sont guéries en 8 semaines et 95 % des sciatiques au bout d’un an.


Sciatique, les traitements inefficaces et /ou à éviter

Des idées fausses courent sur le traitement des sciatiques.

Voici donc les traitements à fuir :

  • Le repos strict au lit n’améliore pas la sciatique.


  • Le port de corset rigide n’a pas d’action positive.

  • Les tractions vertébrales ont été très étudiées et leur efficacité est qualifiée par les spécialistes de « très peu probable ».


  • Les manipulations vertébrales sont à éviter à cause du risque d’atteinte neurologique en cas de hernie discale.

  • Les médicaments corticoïdes par voie générale, par voie orale ou injectables ne sont pas plus efficaces qu’un placebo.

  • Les médicaments relaxants musculaires non seulement ne sont pas efficaces, mais ils exposent à des effets indésirables.


Mes conseils

  • Les positions les plus confortables pour dormir seraient sur le côté, avec un oreiller entre les genoux et sous la tête. On peut aussi s’allonger sur le dos, avec les genoux ainsi que la tête et les épaules légèrement surélevés par des oreillers.


  • Au cours des 48 premières heures, appliquer du froid sur la région douloureuse peut atténuer la douleur. Pour ce faire, utiliser un sac de glace enveloppé dans une serviette. Apposer sur la région douloureuse durant 10 à 12 minutes. Répéter l’application toutes les 2 heures ou au besoin.


  • Par la suite, la chaleur peut être bénéfique. Elle aide à relaxer les muscles endoloris (piriforme). Prendre un bain d’eau chaude est idéal. Sinon, appliquer plusieurs fois par jour une source de chaleur.

Les applications de chaleur et de froid sur des muscles endoloris sont utilisées depuis longtemps. Or, des études récentes mettent en doute leur réelle utilité à soulager les douleurs lombaires. On dispose de plus de preuves pour soutenir le recours à la chaleur qu’au froid.

La sciatique n’est pas une fin en soit. Elle peut disparaitre comme elle est apparue. Il faut également savoir qu’une hernie discale peut disparaitre spontanément !


Mieux vaut prévenir que guérir. Portez vous bien, Bougez, et surtout prenez soin de vous !

À bientôt !

 
 
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